• LGV : depeche Reuters "Projets de lignes TGV peut-être annulés " en attendant le COPIL du 12 juillet 2012...

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/07/11/97002-20120711FILWWW00260-projets-de-lignes-tvg-peut-etre-annules.php

    Le gouvernement français pourrait renoncer à de nouvelles liaisons ferroviaires à grande vitesse afin de contribuer aux économies nécessaires pour restaurer l'équilibre des finances publiques, a dit aujourd'hui le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac.

    La Cour des comptes, dans son audit de la semaine dernière, pointe du doigt les projets d'infrastructures de transport du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont le coût cumulé est de 260 milliards d'euros, dont un tiers à la charge de l'Etat et plus d'un autre tiers pour les collectivités locales. La Cour a mis notamment en cause les 14 lignes nouvelles de TGV promises d'ici à 2020. Interrogé sur France 2, Jérôme Cahuzac a mis en cause l'ancienne majorité de droite. 

    "L'Etat, ceux qui le dirigeaient en son nom, ont prévu une multitude de projets sans avoir le début du commencement du moindre financement. Il y a eu un effet d'affichage", a-t-il dit.  "Il faudra, je crois que la Cour des comptes a raison, élaguer dans les projets qui ont été proposés (...) Le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de renoncer à certaines des options qui ont été privilégiées", a-t-il ajouté. 

    Il a estimé que la SNCF devrait plutôt se concentrer sur d'autres missions et a mis l'accent sur certains épisodes récents de retards importants sur les lignes traditionnelles. 

    "On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l'entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup", a-t-il dit dit. 

    Cet entretien a fait défaut et cela "explique en très grande partie les retards considérables et le manque de fiabilité de ces dernières années", a-t-il ajouté.

     


     

    Commentaires :

    Il faut surtout hierarchiser les projets de LGV. Se focaliser sur le financement est à courte vue, car quand un projet LGV est utile et crée de la valeur pour l'intéret général (et même si cette valeur ne peut pas être captée financièrement par la SNCF ou RFF car cela peut conduire à des tarifs trop élevés... qui au final dissuade de l'usage de la LGV), alors il est légitime que la société y contribue par l'impot.

    Donc il ne faut pas hierarchiser par le cout, ni même le cout par habitant concerné, mais procéder à de vrais bilans socio-économiques.

    Et il faut garder à l'esprit qu'une LGV, ce n'est pas seulement des gains de temps, c'est aussi des gains de capacités. Et il faut donc prioriser les projets qui désaturent les sections les plus chargées du réseau actuel.
    Il faut même prendre le problème sous l'angle inverse. Certaines lignes DOIVENT être doublées. Et ne peuvent pas facilement l'être sur place. C'est typiquement le cas en PACA. Une LGV permet alors des gains de temps qui permettent d'auto financer une partie du doublement et donc alléger la charge pour les contribuables : au lieu de payer 100 en tant que contribuable pour un projet médiocre et 0 en tant qu'usager d'un projet qui n'apportent rien, il seront content de payer 80 en tant que contribuable pour un projet meilleur et 40 puisqu'ils sont contents de l'utiliser en tant qu'usagers. Une LGV (ou une ligne nouvelle en site propre) peut parfois même s'averer moins chère que le doublement sur place.

    Bref, quand NE PAS réaliser une LGV a pour résultat de seulement ne pas obtenir un gain de temps, marginal ou non, il n'y a effectivement pas urgence (et encore, ce constat se discute pour les territoires les plus enclavés). Mais quand NE PAS réaliser une LGV a pour résultat d'empecher la circulation de l'ensemble des trains correspondant à une demande d'usagers (même par exemple dans le cas de PACA avec un Marseille Nice en 2h30 peu performant, il y a compte tenu de l'importance de la population et d'une unique ligne, une demande qui bientôt ne pourra plus être satisfaite), alors c'est le transport ferroviaire en général qu'on met en péril, et il faut chiffrer le cout d'une telle inaction (faire des autoroutes, des aéroports à la place ? Accepter la congestion urbaine ? mettre en place une diminution de la population ? (la météo actuelle incite plutot les gens à venir s'installer en PACA plutot qu'en partir !)), et le mettre en rapport avec le cout du projet.

    Dans cette perspective, opposer les LGV au réseau classique releve de l'ideologie, quand le bon fonctionnement de l'un dépend de l'autre et vice versa. Que le ministre explique par exemple, comment les retard du à l'infrastructure en PACA pourront être résolus... sans infrastructure nouvelle (et sans renoncer à une desserte TER en quantité et qualité, car bien sur, si on a pour objectif de faire circuler un TER par heure a une vitesse très basse, nul doute qu'on parvienne à une régularité optimale.... mais on n'aura pas amélioré le service aux usagers).

    Dès lors qu'une selection de grands projets ferroviaires (à ne pas opposer à ceux d'envergure plus modeste et qui sont aussi nécessaires) doit s'opérer au niveau national, cela aurait le mérite pour chacun des projets de rechercher le meilleur scénario. Les promoteurs d'un projet ne pourraient pas défendre un scénario qui les arrangent pour d'inavouables raisons en dépit du bon sens et de l'intéret général, car il en résulterait un mauvais bilan socio-économique (ou qui pourrait être meilleur), et donc le risque que le projet ne soit pas retenu.

    Dans cette optique le cinquième scénario MDS, tout en permettant la réalisation d'une LGV desservant et maillant PACA de manière optimale.... permet aussi que le projet se fasse tout simplement ! (cout d'infrastructure moindre, meilleur autofinancement, meilleur gain de temps, donc meilleur bilan socio-économique, etc...).

    Et que les temps actuels de rigueur ne le mettent pas aux oubliettes...

     

    petit résumé de ce qu'est le cinquième scénario MDS ici

     


    Un autre article
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/11/20002-20120711ARTFIG00570-l-etat-va-renoncer-a-des-projets-de-ligne-tgv.php

    les lignes qui coûtent cher sans réduire significativement les temps de transport risquent d'être condamnées, comme le laissait entendre Jérôme Cahuzac. (...). À cette aune, Nice-Marseille figure en tête au hit-parade des lignes menacées. «Le projet de l'ordre de 15 milliards d'euros est très cher, glisse un expert. Il n'y a pas de consensus sur le tracé et cela ne réduirait pas suffisamment la durée de trajet Paris-Nice pour gagner des parts de marché sur l'avion

    Commentaires :

    Il ne faut pas exagerer, ce n'est pas la LGV qui coute 15 milliards d'euros, c'est en incluant les amenagement sur le TER qu'on arrive a cette somme. La LGV c'est de 10 à 12 milliards d'euros. Et sur cette somme, il y a plus de 2 milliards d'euros pour Marseille... qu'il faudra de toute facon dépenser si on ne fait pas de LGV, donc ceux-là ne sont pas économisables. Et les 8 à 10 milliards restant contribue à doubler l'infrastructure actuelle pour la fiabiliser (donc diminuer les retards), augmenter le nombre de TER etc... combien cela couterait-il de le faire sans LGV ?
    En regardant les choses sous cet angle, chacun peut comprendre que le projet pour PACA, s'il necessite des financements, n'est finalement pas si cher... au regard de ce qui pourrait reellement être économisé si on ne le faisait pas. Il n'est d'ailleurs même pas sur que son annulation pourrait se traduire par la moindre économie pour les finances publiques, sauf à faire un calcul à courte vue.

    Par contre, si l'Etat en procédant ainsi, fait prendre conscience qu'il est finalement important de rendre attractif le temps de parcours Paris Nice (et donc Marseille Nice vu qu'il est acté de passer par Marseille), ce pourrait être une bonne chose. Faut-il de nouveau rappeler le "cinquième scénario MDS" (notamment Paris Nice en 3h40, ce qui est attractif pour "gagner des parts de marché sur l'avion") ?

    « LGV PACA : un article de Nice Matin avec Philippe Bru, directeur régional PACA SNCFLGV PACA : repos estival du projet, propice à un retour aux sources »

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  • Commentaires

    1
    chris13009
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 13:58

    Vous pouvez ajouter que renoncer au projet alors qu'il a été préselectionné pour figurer au RTE-T serait aussi se priver de la manne financière de l'Europe. D'autant que la seule exigence est un engagement des Etats pour un achévement des projets à horizon 2030 et non pas 2020 ...

    2
    S.P Profil de S.P
    Jeudi 12 Juillet 2012 à 14:21

    d'autant plus que ce même gouvernement prétend relancer la croissance en Europe avec de grand travaux, qu'on y consacrerait plus de 100 milliards d'euros (on en a bien donné 1000 aux banques en janvier 2012 sans résultat, on peut en consacrer un dixieme de cette somme à des investissements intelligents...).... et il les annulerait chez lui ?

    Pourtant des grands travaux, et qui vont dans le sens de l'écologie, d'une alternative aux modes de deplacement routier actuel, c'est pas ça l'avenir ?

    On verra s'il y a le même empressement à stopper des projets routiers.

    Avec le recul, il manque sans doute de la part de la SNCF une campagne continue de promotion du TGV, comme EDF a si bien su le faire avec le nucleaire...

    Je trouve aberrant que ce mode de transport soit à ce point honni  :

    - on hurle à la mort pour 15 min de retard entre Paris et Lyon... mais tout le monde oublie qu'il fallait 4h sans TGV, alors finalement 2h+1/4d'h de retard, c'est pas si mal...)
    - on hurle à la mort car le TGV ne s'arrete pas dans une petite gare... et on oublie que de tout temps, il a toujours existé des trains suffisament directs pour ne pas s'arreter partout
    - on le considère responsable de la fermeture de petite ligne.... ce qui a pourtant commencé dès le début du 20e siecle avant même que le moindre ingénieur ayant conçu le TGV soit né
    - on le trouve cher, mais qui fait le bilan du cout des autoroutes ? et sachant qu'après tout, il n'y aurait pas toujours besoin de train si rapide, s'il n'y avait pas systématiquement et partout des autoroutes irriguant tout le territoire, et tout un réseau de routes bien plus maillé que le réseau ferroviaire : un corail à 160 km/h avec quelques arrêts concurrence très bien une route nationale.... mais pas une autoroute
    - on dit que c'est un train d'élite, mais quelles sont les élites qui font Paris Nice en 5h30 avec un billet à 22 euros ?
    - on l'accuse de laisser de coté les petites villes, mais je demande à voir si dans les autres pays europeens, il y autant de petites villes desservie par des trains nationaux qu'en France
    - on le rend responsable du manque de fiabilité du réseau secondaire... mais qui fait la demonstration que celui-ci se serait mieux porté s'il n'y avait jamais eu de TGV ?

    etc...

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