• Suite de quelques extraits du bulletin 18 de l'association TGV développement Var Nice Cote d'Azur, pour vous inciter à lire l'intégralité du numéro, et même des précédents !

    Ci dessous, une analyse très percutante de Henri Cèze, maire de Carnoules. Pour rappeler le contexte, on a parfois l'impression vu de l'extérieur que les varois sont majoritairement constitués d'irréductibles opposants... Ce n'est ni le cas de la population (comme en atteste le sondage où une majorité de la population, y compris dans le Var, soutient le projet), ni des élus. On se souvient ainsi de la position courageuse du maire de Solliès André Geoffroy. De même plusieurs fois sur son blog, le maire de la Seyne sur mer Marc Vuillemot s'est prononcé en faveur du projet . On comprends alors pourquoi à la quasi-unanimité, les maires du Var ont voté lors de leur assemblée général une motion demandant la réalisation d'une ligne nouvelle en PACA et dans le Var pour répondre écologiquement aux problèmes de mobilité du quotidien. Le maire de Carnoules illustre de nouveau cette réalité. Carnoules est un ex-carrefour ferroviaire, la ligne Gardanne-Carnoules acheminait le charbon pour recharger les trains en direction de la Cote d'azur. Une bonne partie de la population y est d'origine cheminote et le maire est un ancien professeur. D'où il résulte un indéniable bon sens et beaucoup de pédagogie ! Y compris quand il s'agit de toujours rechercher la solution la plus rationnelle, la moins nuisible et la moins coûteuse. Suivez mon regard.... (en haut à droite de votre écran...)

    CouvertureBulletin18


    J’ai souvent entendu dire, y compris par des gens d’une totale bonne foi, qu’il était déraisonnable de dépenser autant d’argent et de créer autant de problèmes pour l’implantation d’une nouvelle ligne, tout cela pour permettre au touriste parisien de gagner quelques minutes pour venir à Nice.

    Le  « touriste parisien » et le « touriste niçois » allant à Paris existent bien, mais peut-être déjà, rendre envisageable pour eux un changement de mode de transport, de l’avion au train, ne serait pas sans intérêt pour l’environnement.

    Mais le « touriste parisien » est bien loin d’être la cause essentielle de la nécessité de développer le rail en PACA. L’essentiel est dans la situation que connait la Région, le Var ne faisant pas exception, au niveau des déplacements et des transports. Certains tronçons de routes, à l’approche des  conurbations en particulier, sont déjà saturés. Aller par exemple  de ma commune à Toulon en voiture, à certaines heures, est une véritable expédition dont on ne sait jamais le temps qu’elle prendra, parfois bien plus d’une heure. Alors que le même trajet en train prend 30 minutes en omnibus et  16 à 17 minutes en Intercité. Sans stress, sans risque et sans pollution.

    Transférer la plus grande part possible des déplacements quotidiens de la route vers le train est la solution de sagesse. Mais la voie ferrée existante, la seule, (et PACA est en cela une des régions françaises la plus mal équipée) est près de la saturation, empruntée simultanément par des trains  aux vitesses et nombres d’arrêts très différents.  Seule, une nouvelle infrastructure ferroviaire dans notre région permettrait d’apporter le ballon d’oxygène indispensable pour surmonter cette saturation. En effet, pour les transports-voyageurs du quotidien en PACA, il faut plus de TER et  beaucoup plus d’Intercités, Par parenthèse, et cela va de soi, il faut des trains fiables, qui ne soient pas supprimés au dernier moment et qui soient à l’heure. Ce qui suppose des cheminots en nombre suffisant pour les faire rouler et pour assurer l’entretien des matériels roulants aussi bien que des infrastructures.Le Conseil Régional a fait et continue de faire de gros efforts financiers pour les transports régionaux. Malheureusement, il n’en est pas de même pour la SNCF.

    Pour tous ces nouveaux trains, indispensables, il faut des sillons. Il en faut aussi pour le transport du fret qu’on ne peut se résigner à voir transféré sur des camions de plus en plus nombreux.

    On le voit bien, doter notre région d’une deuxième infrastructure ferroviaire est devenu indispensable et urgent. Ce qui ne dispense pas évidemment, pour y parvenir, de toujours rechercher la solution la plus rationnelle, la moins nuisible et la moins coûteuse.

    Pris par d’autres engagements dont je n’ai pu me libérer, j’ai dû me faire représenter à l’Assemblée Générale des Maires du Var. Je n’ai donc pas voté directement la motion soumise à mes collègues. Je n’en apprécie pas moins vivement qu’elle ait été votée. Et à une aussi large majorité (Unanimité  moins 1 voie contre et 7 abstentions).

    Henri CEZE,
    Maire de CARNOULES


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  • Retrouvez ci-dessous un article d'Alain Patouillard, Président de l'association TGV développement Var Nice Côte d'Azur, paru dans la bulletin 18 de Mars 2013. A lire d'urgence pour tout ceux qui veulent prendre objectivement connaissance du projet !

    Revenir au ferroviaire … une logique qui gène


     

    Quand il fut décidé au milieu du XIX ème siècle de développer le Chemin de Fer naissant en reliant chaque préfecture et sous-préfecture par des infrastructures ferroviaires, les responsables de l’époque faisaient-ils preuve de folie des grandeurs et leurs finances publiques étaient-elles très florissantes ? Sans apporter une réponse à ces questions, nous constatons simplement, qu’à cette époque des moyens techniques et financiers avaient été mis en place afin de réaliser ces infrastructures qui pour certaines servent encore aujourd’hui, mais il est vrai que le lobby routier était moins puissant et les choix politiques certainement différents.

    Il y a 30 ans, le Ministre des finances de l’époque assurait déjà que les finances publiques ne pouvaient se permettre de payer la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Lyon. La crise énergétique aidant, elle a malgré tout été construite permettant ainsi à la France de devenir une vitrine en la matière, exportant  largement son savoir faire. Trente ans plus tard, malgré les 1,7 milliards de personnes transportées, certains dirigeants, y compris de hauts dirigeants de la SNCF, annoncent que le TGV n’est pas rentable, oubliant qu’il a fait les beaux jours de la SNCF et qu’il le fait encore, oubliant aussi leur responsabilité en ce qui  concerne le manque de modernisation du réseau existant et la fermeture de nombreuses lignes jugées non rentables. Améliorer la compétitivité économique d’un pays, assurer à chaque citoyen la possibilité de se déplacer dans de bonnes conditions, participer à la lutte contre les changements climatiques, ces trois  règles qui ont été à la base du Grenelle de l’Environnement, seraient- elles devenues obsolètes ?

    Le rapport de circonstances relatif au Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT), établi par le Monsieur le Député MARITON peut le laisser penser. En effet, Il explique que la France n’a plus les moyens de réaliser d’ambitieux projets d’investissements particulièrement dans le domaine ferroviaire, dans un  contexte de fortes contraintes économiques. Il rajoute que le faible niveau d’autofinancement des investissements ferroviaires nécessiterait que soient revues les études socioéconomiques des projets et que la dette de la SNCF et de RFF, s’accroissant d’une manière intolérable, on n’échappera pas à une réduction des  ambitions.

    La Cour des comptes a publié le 5 novembre un référé daté du 1er août qui se montre très sévère à l’encontre du projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin. Objet d’un accord signé en 2001 entre la France et l’Italie, la construction de cette ligne, jugée stratégique pour le réseau européen et  subventionnée par l’UE, vise à raccourcir le trajet entre Paris et Milan à quatre heures contre sept actuellement. Mais la cour regrette que le pilotage du projet, qualifié de «très ambitieux», ne réponde pas aux «exigences de rigueur nécessaires à une opération de cette ampleur et de cette complexité». La Cour des comptes critique aussi le plan rail de Midi Pyrénées posant la question de l’opportunité de la rénovation de certaines lignes.

    La même cour des comptes s’étonne du prix des billets sur le TGV Est dénonçant le fait que les clients payent une fois en achetant leurs billets et une deuxième fois avec leurs impôts compte tenu de la participation financière des Collectivités. Mais point de rapport sur le prix de péages des autoroutes, sur la mise inutile  à 3 voies entre La Ciotat et Bandol, point de rapport également sur le pilotage et le financement de la L2 à Marseille, chantier débuté il y a plus de 20 ans et qui une fois mise en service devrait faire diminuer le trafic du tunnel Prado Carénage concédé au privé.

    Il serait donc intéressant de rechercher les véritables raisons de ces attaques contre le ferroviaire qui il est vrai est géré par une Société publique avec du personnel sous statut.

    Il serait aussi intéressant de rappeler le rapport publié le 18 novembre 2012 par la Banque Mondiale qui redoute une hausse de la température mondiale moyenne de 4°C dès 2060 avec toutes les conséquences que cela comporte et qui fait dire à un éminent climatologue, vice président du GIEC :
    « Les pays doivent tout faire pour diminuer les émissions de CO2 et non plus seulement les maîtriser. Les solutions sont connues : diviser fortement les émissions du secteur des énergies fossiles, ce qui implique de ne pas poursuivre dans le développement massif des hydrocarbures non conventionnels comme les huiles  et gaz de schiste, de développer les énergies renouvelables pour fournir jusqu’à 50 % de l’énergie d’ici 2050, de gagner en efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment ,de favoriser les transports en commun ou encore limiter les émissions de méthane du secteur agricole. Ce sont des voies à mettre en oeuvre  aujourd’hui de façon volontariste pour éviter de le faire de manière contrainte et dans la panique dans quelques décennies. »

    Nous devons tout faire pour avoir un Service Public des transports de qualité et ce n’est pas avoir la folie des grandeurs que de vouloir des infrastructures de transports qui permettent cette qualité. Aller contre le ferroviaire, c’est aussi faire le choix de la route et du lobby routier.

    Nous attendons avec confiance les décisions qui devraient être prises en principe courant juin 2013. On ne peut admettre qu’en même temps beaucoup d’argent soit consacré au Grand Paris et au Lyon Turin et que notre région soit complètement abandonnée.
    Quant au financement, une seule année de récupération de la fraude fiscale annoncée permettrait de faire 4 projets comme celui-ci.


    Alain PATOUILLARD
    Président de l’Association
    TGV et Développement Var Nice Côte d’Azur


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